Respire la vie





Un air propre est considéré comme une condition fondamentale de la santé et du bien-être humains. Toutefois, la pollution de l’air continue de représenter une menace importante pour la santé partout dans le monde.

En diminuant les niveaux de pollution atmosphérique, les pays peuvent réduire la charge de morbidité imputable aux accidents vasculaires cérébraux, aux cardiopathies, au cancer du poumon et aux affections respiratoires, chroniques ou aiguës, y compris l’asthme.

La pollution de l’air, à l’intérieur des locaux comme à l’extérieur, est un problème majeur de santé environnementale touchant aussi bien les pays à revenu faible, intermédiaire ou élevé.

En 2016, on estimait à 4,2 millions le nombre de décès prématurés causés dans le monde par la pollution ambiante (de l’air extérieur) dans les zones urbaines et rurales; cette mortalité est due à l’exposition aux particules d’un diamètre de 2,5 microns ou moins (PM2,5, qui provoquent des maladies cardiovasculaires et respiratoires, et des cancers.

Pour protéger la santé publique, il est essentiel de lutter contre tous les facteurs de risques de maladies non transmissibles, parmi lesquels la pollution de l’air.

La plupart des sources de pollution de l’air extérieur échappent totalement au contrôle des individus et nécessitent une action concertée au niveau local, national et régional des responsables des secteurs des transports, de l'énergie, de la gestion des déchets, de l'urbanisme et de l'agriculture.

On trouve de nombreux exemples de politiques qui sont parvenues à réduire la pollution de l’air, dans les domaines des transports, de l’urbanisme, de la production d’électricité et de l’industrie :

  • Industrie : promouvoir les technologies non polluantes qui limitent les émissions de cheminées industrielles; et la gestion améliorée des déchets urbains et agricoles, y compris par l’ouverture de sites de captage du méthane provenant des déchets (à utiliser comme biogaz), en tant que solution de rechange à l’incinération;
  • Energie : garantir l’accès à des solutions propres et financièrement abordables pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage;
  • Transports : effectuer la transition vers des modes de production d’électricité non polluante; favoriser les transports publics rapides, la marche et les pistes cyclables dans les villes, ainsi que le transport interurbain des marchandises et des passagers; utiliser en priorité des véhicules diesel à usage industriel plus écologiques, ainsi que des véhicules et des carburants à faible émission, notamment des carburants à faible teneur en soufre;
  • Urbanisme : améliorer le rendement énergétique des bâtiments; rendre les villes plus vertes, et donc plus économes en énergie;
  • Production d’électricité : généraliser l’utilisation de combustibles à faible émission et de sources d’énergie renouvelables ne nécessitant aucune combustion (par exemple solaire, éolienne ou hydroélectrique); promouvoir la cogénération de chaleur et d’électricité; et favoriser la production d’énergie décentralisée (par exemple à l’aide de miniréseaux ou de panneaux solaires de toiture);
  • Gestion des déchets urbains et agricoles : mettre en œuvre des stratégies de réduction, de séparation, de recyclage, de réutilisation et de retraitement des déchets; les méthodes améliorées de gestion biologique des déchets, comme la digestion anaérobie des déchets afin de produire du biogaz, représentent des solutions alternatives à l’incinération de déchets solides en plein air tout en étant d’un coût abordable. Quand on ne peut en faire l’économie, l’incinération de déchets doit impérativement reposer sur des technologies de combustion associées à des contrôles stricts des émissions.

Outre la pollution de l’air extérieur, la fumée domestique à l'intérieur des habitations représente un grave risque sanitaire pour environ 3 milliards de personnes qui font cuire leurs aliments et chauffent leur logement à l’aide de combustibles à base de biomasse et de charbon. On estime que la pollution de l’air à l’intérieur des habitations était responsable de 3,8 millions de décès prématurés en 2016. Ce fardeau est principalement porté par les pays à revenu faible ou intermédiaire. La pollution de l'air à l'intérieur des habitations est également une source majeure de pollution de l'air extérieur dans les zones urbaines et rurales.

Les Lignes directrices OMS relatives à la qualité de l’air de 2005 présentent des recommandations d’ordre général concernant les valeurs seuils des principaux polluants de l’air qui posent des risques de santé. Il y est indiqué qu’on peut diminuer de 15% environ la mortalité imputable à la pollution de l’air en réduisant la pollution par les matières particulaires PM10 de 70 à 20 microgrammes par mètre cube.

Ces lignes directrices sont applicables dans le monde entier et se fondent sur l’analyse par des experts de données scientifiques contemporaines récoltées dans toutes les Régions de l’OMS concernant:

  • Les matières particulaires (PM);
  • L’ozone (O3);
  • Le dioxyde d’azote (NO2);
  • Le dioxyde de soufre (SO2).

Ces recommandations sont en cours de révision; la nouvelle version devrait être publiée en 2020.

source :

OMS.fr



Informations sur les PM10 et PM2.5



Les matières particulaires sont un indicateur indirect courant de la pollution de l’air. Elles affectent plus de personnes que n’importe quel autre polluant. Les principaux composants en sont les sulfates, les nitrates, l’ammoniaque, le chlorure de sodium, le carbone, les matières minérales et l’eau. Elles sont formées d’un mélange complexe de particules solides et liquides de substances organiques et minérales en suspension dans l’air.
Si les particules d’un diamètre n’excédant pas 10 μ (≤ PM10) peuvent pénétrer et se loger profondément à l’intérieur des poumons, celles dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 μ (≤ PM2.5) sont encore plus nocives pour la santé. Elles peuvent franchir la barrière pulmonaire et entrer dans la circulation sanguine. L’exposition chronique aux particules contribue au risque de développer des maladies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers pulmonaires.

Les mesures de la qualité de l’air sont généralement communiquées en teneur moyenne journalière ou annuelle de particules PM 10 par mètre cube d’air. Les mesures en routine de la qualité de l’air expriment d’ordinaire les valeurs de concentration de ces particules en microgrammes par mètre cube (μg/m3). La teneur de l’air en particules fines (PM2,5 ou inférieures) est également communiquée quand on dispose d’appareils de mesure suffisamment sensibles.


Les particules sont classées en fonction de leur taille :

  • PM10 : particules de diamètre inférieur à 10 micromètres qui sont émises au niveau national dans des proportions équivalentes par le secteur résidentiel, l’industrie et l’agriculture. Elles sont retenues au niveau du nez et des voies aériennes supérieures ;

  • PM2.5 : particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres, le secteur résidentiel, chauffage au bois en particulier, est le principal émetteur. Des contributions naturelles sont aussi parfois observées. Elles pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire jusqu’aux alvéoles pulmonaires et peuvent passer dans la circulation sanguine.


Les particules sont particulièrement nocives pour la santé. Elles provoquent des irritations et des problèmes respiratoires chez les personnes sensibles et sont associées à une augmentation de la mortalité (affections respiratoires, maladies cardiovasculaires, cancers…). Par ailleurs, elles sont responsables des salissures présentes sur les bâtiments et monuments.

Entre 2000 et 2016, les émissions de PM10 et de PM2,5 ont diminué. Les concentrations de ces polluants ont également baissé. Malgré ces progrès, la réglementation n’est toujours pas respectée sur certaines zones pour les PM10. Ces dépassements sont cependant moins fréquents ces dernières années. Enfin, l’année 2016 est marquée par un épisode de pollution d’ampleur nationale en décembre.

Les particules dans l’air font l’objet d’une préoccupation importante du fait de leur impact sanitaire. Le non-respect des normes de concentrations est à l'origine d'un contentieux européen en cours. Avant 2009, la surveillance et la réglementation portaient avant tout sur les particules PM10 dites inhalables. Depuis 2009, elles concernent également les PM2,5. Ainsi, entre 2009 et 2016 le nombre de stations de mesure des PM2,5 a été multiplié par 2,2.


Arrété du 18 Décembre 2017

source :

ademe.fr

OMS.fr



Information sur les COV



Les COV, qu’est-ce que c’est ?

Les composés organiques volatils (ou COV) se caractérisent par leur grande volatilité et se répandent aisément dans l’atmosphère, des ateliers et des bureaux, entraînant ainsi des impacts directs et indirects sur les êtres vivants et l’environnement.

Ils regroupent une multitude de substances, qui peuvent être d'origine biogénique (naturelle) ou anthropique (humaine). Les plus connus sont le butane, le toluène, l'éthanol (alcool à 90°), l'acétone et le benzène que l’on retrouve dans l’industrie, le plus souvent sous la forme de solvants organiques (par exemple, dans les peintures ou les encres).

La directive européenne du 11 mars 1999, relative à la réduction des émissions de COV dues à l'utilisation de solvants organiques dans certaines activités et installations, définit réglementairement les composés organiques et les composés organiques volatils

  • un composé organique concerne tout composé contenant au moins l'élément de carbone et un ou plusieurs des éléments suivants : hydrogène, halogène, oxygène, soufre, phosphore, silicium ou azote, à l'exception des oxydes de carbone et des carbonates et bicarbonates inorganiques

  • un COV concerne tout composé organique ayant une pression de vapeur de 0,01 KPa ou plus à une température de 293,15 K, ou ayant une volatilité correspondante dans les conditions d'utilisation particulières.

 

Les différentes sources d’émission :

Les composés organiques volatils sont utilisés dans de nombreux procédés, essentiellement en qualité de solvant, dégraissant, dissolvant, agent de nettoyage, disperseur, conservateur, agent de synthèse, etc. Ils concernent une vingtaine de secteurs d’activités identifiés par le CITEPA, dans les domaines de la métallurgie, l’imprimerie, la mécanique, la plasturgie, la construction automobile, l’agroalimentaire, le textile, le bâtiment, la pharmacie, la chimie, etc.

D’après l’inventaire SECTEN du CITEPA de 2013, les émissions totales de COV en France métropolitaine s’élevaient à 758 kt tous secteurs confondus. Derrière le résidentiel-tertiaire, l’industrie manufacturière est le deuxième plus gros émetteur. Des progrès ont toutefois été réalisés dans ce secteur.

L’utilisation de solvants est la principale source d’émission des composés organiques volatils, représentant 45 % des émissions. Dans ce domaine, les sources domestiques et artisanales sont aussi importantes que celles industrielles.

Les COV ont un double effet sur la santé :

  • un effet indirect en agissant sur l’ozone, en tant que précurseurs de ce gaz dans l’air : les conséquences de cette surproduction d’ozone pour la santé varient selon le niveau d’exposition, le volume d’air inhalé et la durée de l’exposition. Plusieurs manifestations sont possibles : toux, inconfort thoracique, gêne douloureuse en cas d’inspiration profonde, mais aussi essoufflement, irritation nasale, oculaire et de la gorge. Ces effets diffèrent toutefois en fonction des individus et de l’état de santé ;

  • un effet direct en tant que substance toxique, jusqu’à des niveaux de gravité extrêmes justifiant une classification rigoureuse. Les COV les plus nocifs, comme le benzène, sont classés CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique). Ils font l’objet d’une réglementation renforcée, notamment dans le code du travail, dont les dispositions imposent à l’employeur de le substituer, ce qui prévaut sur toutes les autres mesures de réduction du risque (article R.4412-59 et suivants).


Les COV ont aussi un effet sur l'environnement :

Dans l’atmosphère, les composés organiques volatils se dégradent et contribuent à perturber les équilibres chimiques avec, pour conséquence, la formation ou l’accumulation d’ozone. Les COV sont des polluants directs pour les hommes et les végétaux, et contribuent également à la pollution olfactive. Ils sont aussi des précurseurs de l’ozone dans l’air en provoquant de nombreuses réactions chimiques. Cette surproduction d’ozone a un effet néfaste sur la végétation (altération de la résistance des végétaux, par exemple) et accélère la dégradation de certains matériaux comme le plastique.

Ces réactions chimiques provoquent un effet de serre additionnel, en captant les infrarouges réfléchis par la surface de la Terre au niveau de la troposphère. Or, celle-ci est beaucoup moins stable que la stratosphère, dans laquelle l’ozone à un rôle protecteur contre les ultraviolets. C’est pourquoi il est important de faire la différence entre le « mauvais » ozone (troposphère) et le « bon » ozone (stratosphère).

source :

ademe.fr



Information sur les NOx



Si les émissions d’oxydes d’azote (NOx) diminuent depuis 2000, leur impact sur l’environnement et la santé reste une priorité en France et pour les autres États membres de l’Union européenne.

Les oxydes d'azote (NOx) regroupent essentiellement deux molécules :

  • Le monoxyde d'azote (NO)

  • Le dioxyde d'azote (NO2)

Il existe trois mécanismes de formation des oxydes d'azote, et donc trois types de NOx :

  • Les NOx thermiques, formés par combinaison chimique de l’oxygène et de l’azote de l’air lors d’une combustion à très haute température ;

  • Les NOx combustibles, issus de l’oxydation de l’azote présent dans les combustibles ;

  • Les NOx précoces, formés par combinaison chimique de l’azote de l’air avec des radicaux hydrocarbonés (CH et CH2, par exemple), qui se recombinent avec l’oxygène de l’air.

 

Les oxydes d'azote proviennent essentiellement de procédés fonctionnant à haute température. Dans l’industrie, il s’agit des installations de combustion pour tout type de combustible (combustibles liquides fossiles, charbon, gaz naturel, biomasses, gaz de procédés...) et de procédés industriels (fabrication de verre, métaux, ciment...).

 

Les principales sources d'émission de NOx sont :

  • Le transport routier ;

  • Les secteurs de l'industrie et de la production d'énergie.

 

Les mesures prises depuis 2000 pour réduire les émissions dues au transport routier et aux installations fixes ont été efficaces. Cependant, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour que la France respecte ses engagements internationaux (protocole de Göteborg amendé en 2012 et directive relative aux plafonds d'émission révisée en 2016). Il est donc indispensable de poursuivre l’effort de réduction des émissions des sources fixes.

 

Les impacts des NOx sur la santé :

    • Le NO2 est un gaz irritant, qui pénètre dans les ramifications les plus fines des voies respiratoires. Il peut provoquer des difficultés respiratoires ou une hyperréactivité bronchique chez les personnes sensibles et favoriser l'accroissement de la sensibilité des bronches aux infections chez l'enfant. Le NO2 est 40 fois plus toxique que le monoxyde de carbone (CO) et quatre fois plus toxique que le NO.

Les impacts des NOx sur l’environnement :

Associés aux composés organiques volatils (COV), et sous l'effet du rayonnement solaire, les oxydes d'azote favorisent la formation d'ozone dans les basses couches de l'atmosphère (troposphère). En France, des dépassements des normes sanitaires dans l’air ambiant persistent, mais sont moins nombreux que par le passé. Les NOx contribuent aussi à la formation des retombées acides et à l'eutrophisation des écosystèmes. Les oxydes d'azote jouent enfin un rôle dans la formation de particules fines dans l’air ambiant.

source :

ademe.fr



Information sur le Monoxyde de Carbone, le CO



Origine du polluant :

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore et inodore essentiellement formé de manière anthropique. Il provient de la combustion incomplète des combustibles et des carburants généralement due à des installations mal réglées (c'est tout particulièrement le cas des toutes petites installations). Il est aussi présent dans les rejets de certains procédés industriels (agglomération de minerai, aciéries, incinération de déchets) mais aussi et surtout présent dans les gaz d'échappement des véhicules automobiles.

 

Effet du polluant :

Le CO se fixe sur l'hémoglobine du sang avec une affinité 200 fois supérieure à celle de l'oxygène. Les organes les plus sensibles à cette diminution de l'oxygénation sont le cerveau et le cœur. L'inhalation de CO entraîne des maux de tête et des vertiges. Nausées et vomissements apparaissent à forte concentration. En cas d'exposition prolongée à des niveaux élevés en milieu confiné, ce polluant peut avoir un effet asphyxiant mortel.

 

Du point de vue environnemental, ce gaz participe à l'acidification de l'air, des sols et des cours d'eau, ce qui affecte les écosystèmes. Le CO peut contribuer à la formation de l'ozone troposphérique, celui que nous respirons. Il peut aussi par réaction chimique se transformer en CO2, un des principaux gaz responsables de l'effet de serre.

source :